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Afrique économie

Mining Indaba: la présence russe s'accroît dans le domaine minier en Afrique [3/5]

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Malgré une présence dans ce secteur, les sociétés russes étaient quasi-absentes dans les couloirs de Mining Indaba. Seule la mine de diamants de Catoca, en Angola, où le groupe russe Alrosa détient un peu moins de la moitié des parts, avait envoyé des représentants pour échanger et présenter ses activités, refusant cependant de parler à la presse. Même si la Russie n’est pas l’un des acteurs miniers principaux en Afrique, elle s’intéresse de près aux minéraux du continent.

Exploitation dans une mine de Ndassima, en Centrafrique (image d'illustration).
Exploitation dans une mine de Ndassima, en Centrafrique (image d'illustration). REUTERS/Daniel Flynn
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De notre correspondante à Johannesburg,

Les opérations du groupe paramilitaire russe Wagner sont déjà bien documentées : en échange de ses mercenaires, la société exploite des gisements d’or ou de diamants sur le continent, comme le détaille Hugo Brennan, expert au sein du cabinet d’analyse de risques Verisk Maplecroft : « Il y a des exemples, en ce moment, où le groupe Wagner profite d’accords pour fournir un appui militaire contre des minerais, avec des États comme le Soudan, la République centrafricaine et le Mali. »

Mais au-delà de Wagner, des firmes minières russes sont aussi parvenues à s’installer dans d’autres parties du continent : « Je pense qu’on peut affirmer que la Russie ne fait pas partie des poids lourds, contrairement aux entreprises minières britanniques ou australiennes, mais elle a une présence importante sur certains territoires. Par exemple Rusal en Guinée, mais aussi la société minière Alrosa, qui a des activités en Angola et est intéressée par le Zimbabwe. Sans oublier Nordgold au Burkina Faso, ou Nornickel qui a un joint-venture ici, en Afrique du Sud... Donc, on a plusieurs entreprises minières russes qui ont des opérations en Afrique. »

Opportunités et stratégie

Moscou se saisit donc d’opportunités, mais mène aussi une stratégie calculée, selon Jay Truesdale, PDG de la société de conseil Veracity Worldwide : « La Russie se déploie typiquement dans des pays mal gouvernés, qui ont bien souvent hérité de liens avec elle, remontant parfois au temps de l’Union soviétique. Et on peut observer qu’il y a des connexions entre les différentes entreprises qui ont des activités sur le continent et le Kremlin. Le secteur minier est toujours un secteur stratégique, et il serait donc étonnant que cela n’aille pas au-delà d’une simple relation opportuniste. »

Grâce aux ressources sur son propre territoire, la Russie figure pourtant déjà parmi les plus importants producteurs de minerais, comme le palladium, le nickel ou les diamants. Mais elle a plusieurs intérêts à se tourner aussi vers l’Afrique : « Tout d’abord, il y a un manque de transparence quant à ces investissements. Certaines exportations de minerais, comme les diamants, y sont plus difficiles à tracer. Sans compter que plusieurs des minerais sur lesquels la Russie a des vues en Afrique sont essentiels en termes de production militaire et pour la sécurité générale du pays. »

Pour continuer à fonctionner, les entreprises minières russes doivent cependant trouver des moyens de contourner les sanctions occidentales qui touchent certaines d’entre elles en Afrique.

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